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31 mai 2019

Les genres Episode 2. la peinture d’histoire

 

Les genres    Episode 2. la peinture d’histoire

 

Des batailles au trou noir : le très respecté tableau d’histoire 

 

Le genre le plus respecté est la peinture d’histoireparce qu’il met en scène des personnages historiques, religieux, mythologiques et que sa portée est morale et doit élever l’âme par la contemplation de scènes héroïques, émouvantes…L’artiste doit faire preuve de toutes les qualités qui définissent les genres moins « nobles » : non seulement il a la culture indispensable, mais aussi la maîtrise de la figuration -ses portraits sont ressemblants- de la composition, de l’harmonie des couleurs etc. C’est le « grand genre » par excellence.

 

Battle_of_Issus Mosaïque Pompéi

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre premier exemple ne relève pas de la peinture : c’est une mosaïque du 2èmes. avant notre ère, mais qui s’en soucie ? Elle illustre la bataille d’Issos qui oppose en -333 Alexandre le Grand, roi de Macédoine au roi de Perse, Darius III. 

Elle a été retrouvée à Pompéi dans une riche maison romaine, la « maison du faune » dont elle ornait le sol. Ses dimensions sont conséquentes : plus de 5m. sur presque 3m. Elle compte plus de deux millions de tesselles de quatre couleurs (jaune, rouge, noir, blanc).

 

L’artiste anonyme a choisi un moment crucial du combat. Darius est en train de perdre la bataille.

Il est représenté au centre droit, Alexandre est à gauche, la lance pointée sur Darius. On dit en effet qu’Alexandre, après avoir brisé les lignes perses a cherché le combat individuel.

 

La scène est représentée sur ce qui apparaît presque comme un plan unique pour renforcer l’effet de masse et de confusion qui unit les deux armées dans la même violence. Les hommes blessés, les chevaux écroulés, les armes abandonnées révèlent le choc qui a eu lieu.

 Le visage de Darius, sur un fond clair, entouré de longues lances est particulièrement expressif : on y sent à la fois la conscience que le destin bascule et le désarroi devant l’inéluctable. Ce regard halluciné est redoublé par celui d’un soldat regardant dans la même direction. Il pourrait s’agir d’un membre de la garde royale qui est descendu de cheval pour le donner à son roi afin de favoriser sa fuite, les chevaux du char royal ayant effectivement été blessés. 

 

Les lances perses sont dressées vers le ciel. A l’inverse, malgré la dégradation de la mosaïque, on peut apercevoir une lance grecque transperçant un soldat perse. Les Grecs sont en ordre de bataille, les Perses paraissent hésitants si on considère les trois lances à droite dirigées en sens inverse du mouvement. D’ailleurs, le cocher du char de Darius, dont le bras est symétrique à celui du roi, s’active à l’éloigner du danger. Sa main armée d’un fouet fait apparaître la main du 

Roi, désarmée, ouverte comme un signe d’abandon.

 

 

 Van der Meulen : Louis XIV au siège de Lille 1667

Van der Meulen 1667 Louis XIV au siège de Lille

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Voici un tableau traditionnel pour ne pas dire conventionnel. 

Louis XIV fait en 1667 le siège de Lille qui appartenait aux Espagnols. Le tableau offre une vue plongeante sur le prieuré de Fives, (aujourd’hui Fives est un quartier de Lille). 

 

Le roi et ses généraux dominent un vaste paysage qui s’offre à la vue et à la conquête royale. C’est un point de vue fréquemment adopté pour ce genre de tableau. La ligne d’horizon est haute et permet au spectateur de juger de la topographie des lieux que le peintre a pour tâche de révéler au public. 

Les plans successifs laissent l’œil errer sans point d’accroche significatif, et soulignent l’immensité du paysage. Seuls les cavaliers à droite engagent le spectateur à descendre la côte qu’ils viennent de monter. Le cadre ouvert à droite est fermé à gauche par l’entourage de Louis XIV.

Le roi se distingue par les couleurs plus vives de son habit et le relief que prend son buste sur l’arrière-plan dégagé, par opposition au groupe serré des sept cavaliers qui borde le côté gauche. Le groupe de droite est lié au précédent par deux cavaliers sur des montures noire et blanche. Le cheval qui se cabre met un peu d’animation dans une scène très statique.

Le roi donne ses ordres. Il sait qu’il va emporter la victoire, le peintre aussi, le cheval royal également, qui garde un calme absolu, comme à la parade. Et le spectateur saura que la sérénité emplit l’âme du Roi-Soleil.

 

 Baron Antoine-Jean Gros Napoléon sur le champ de bataille d’Eylau, 1808 (7,84mx5,21m)

 

Antoine-Jean_Gros_-_Napoleon__Eylau_-_Google_Art_Project

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le baron Gros a répondu à une commande très précise lui fixant le sujet, les dimensions, le nombre de personnages et surtout l’objectif : il fallait faire oublier que cette victoire avait été acquise au prix de milliers de morts -le tiers des effectifs engagés. C’est la raison d’être du premier plan, particulièrement macabre mais qui ne présente que des blessés ou des morts russes et prussiens, identifiables par leurs armes et uniformes.

Le point de vue, traditionnel, se situe sur une élévation de terrain qui permet de voir le champ de bataille, l’intensité et les conditions de la bataille -incendies, froid, impressionnantes colonnes de soldats, morts alignés sur le bord gauche. A droite, le cavalier et son cheval cabré semble montrer une certaine impatience (il s’agit peut-être du prince Murat)

Au milieu du tableau, une ligne horizontale unit l’empereur et son état-major. Une ouverture à droite nous fait descendre vers l’arrière-plan. L’empereur presque lumineux sur un cheval blanc est bien détaché de son entourage et apparaît sur un fond dégagé. 

Ce sont là des procédés que l’on a déjà vus.

La diversité des attitudes des personnages montre l’habileté que Gros a mise en œuvre pour répondre aux injonctions du directeur du Louvre qui a rédigé la commande.

Le geste de Napoléon, à la botte duquel se pend un blessé ennemi implorant ou reconnaissant rappelle une œuvre de Gros de 1804, Les pestiférés de Jaffa où l’on voit Bonaparte toucher les plaies comme autrefois les rois de France pour guérir les malades de la peste.

La compassion dont fait preuve l’empereur envers tous les soldats -les français comme les soldats ennemis- outre qu’elle suggère une belle qualité d’âme n’est peut-être pas une invention à la louange de l’empereur : celui-ci, contrairement à son habitude, resta plusieurs jours près du champ de bataille et s’enquit des blessés.

 

Le scandale : Gustave Courbet, Un enterrement à Ornans1850

 

 

Un enterrement à Ornns_-_Google_Art_Project_2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Visiblement, il ne s’agit pas d’un tableau d’histoire. Et c’est bien là le scandale parce que l’Enterrement a des proportions dignes d’une grande scène historique : 6,68 m sur 3,11 m.

Scandale lors de sa présentation au Salon de 1850 où il trône, entouré de tableaux qui célèbrent l’armée et la guerre ! 

La Pressese demanda si l’auteur avait vraiment voulu faire un « tableau sérieux » ; Le Charivaril’accusait de « piétiner le bon goût, la peinture et la société tout entière ». D’autres, plus rares soutenaient Courbet et saluaient « la démocratie dans l’art (La Démocratie pacifique).

A trente ans, Courbet accédait à la célébrité par le biais qu’il avait choisi : « Le peuple jouit de mes sympathies, il faut que je m’adresse à lui directement, que j’en tire ma science, qu’il me fasse vivre ». 

 A la place des princes, des généraux chamarrés, des chevaux qui se cabrent une foule d’anonymes que Courbet connaît : ils sont originaires de son village natal d’Ornans près de Besançon.

Parmi eux, trois hommes qui précisent la tonalité politique de l’auteur après la révolution de 1848, quand la masse des humbles se rend compte qu’elle a été trompée : au bord gauche, le grand-père de Courbet, révolutionnaire de 1789, au fond un républicain socialiste qui regarde le spectateur et au centre un bourgeois libéral. L’Eglise est représentée par deux bedeaux repérables par le rouge de leurs robes qui s’accorde aux visages avinés, le porteur du crucifix à la mine peu avenante, un curé plongé dans son missel, des servants peu distincts entourent le cercueil. L’ensemble occupe le côté gauche et forme un groupe séparé des paysans qui affluent. 

 L’espace est occupé par la masse sombre parfois indistinct des individus du premier plan, l’arrière-plan se limite à une falaise qui clôture la scène. Un ciel triste couronne le tout sans donner de lumière. 

Le regard est amené à l’avant-plan par les touches claires (robes blanches, manches de l’homme au centre, guêtres de son voisin et le chien, qui regarde hors-champ vers la droite). C’est le personnage le plus élégant du groupe. 

Au centre, un trou dans lequel la peinture d’histoire va trouver sa fin. 

 

Georges Seurat proposera au Salon de 1884 un grand format (2mx3m), Une baignade à Asnières.

La toile sera refusée : une scène de divertissement montrant des personnages populaires au bain n’était pas jugée digne du Salon.

 

SEURAT unebaignadeasniere

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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