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18 août 2019

Le Paysage (Episode 2)

4 Le paysage  (Episode 2)

 

... entre par la fenêtre. 

 

Van Eyck, la-vierge-du-chancelier-Rolin-1435

La Hollande fait entrer la nature par la fenêtre. Le regard est immanquablement attiré par la profondeur figurée dans l’encadrement de l’ouverture. 

Observons ce que nous présente l'espace ouvert par les trois baies.

Van Eyck détail, 1435

Dans un premier temps, notons que les colonnes centrales forment une frontière entre le monde du donateur ( le chancelier Rolin qui a commandé l'oeuvre à Van Eyck) et l'espace divin de la Vierge et du poupon. Un pont et les mains tendues l'une vers l'autre suggèrent néanmoins le rapprochement.

Le plan suivant révèle un jardin clos, traditionnel, qui évoque le jardin d'Eden. Sur les remparts, deux promeneurs

Le paysage dévoile une ville entre deux vallons. La partie droite -du côté de la Vierge contient des monuments imposants, sans doute religieux. La partie gauche est sans doute la partie commerçante.

Les couleurs s'éclaircissent vers le fond selon la manière dite de la "perspective atmosphérique". A l'intérieur du bâtiment, les carreaux du sol figurent la "perspective géométrique" maîtrisée par Van Eyk.

Le paysage met en scène une ville peuplée, florissante, traversée par un large fleuve navigable. La paix du ciel et celle des hommes s'accordent ici parfaitement.

 

Une vie simple et tranquille : les paysages hollandais et flamands; 

 

Pierre Breughel Paysage hivernal avec patineurs, 1565

Les peintres hollandais et flamands du 17e siècle vont abandonner le paysage symbole du monde pour décrire de façon minutieuse une portion de nature  restreinte. 

La minutie vient de la technique utilisée : de multiples croquis préparatoires  sont pris sur le vif, dans la nature (arbre, rivière, montagne, etc.). La composition du tableau lui-même est ensuite réalisée en atelier. Il s'agit d'agencer différents éléments très réalistes pour produire une œuvre reflétant un idéal de la nature. Ces paysages, même lorsqu'ils concernent un lieu bien connu, ne sont donc pas conformes à la réalité topographique. Le peintre s'accorde toute liberté pour magnifier la composition d'ensemble.

 

Jacob _van_Ruisdael_-_View_of_NaardenAlors que la ligne d'horizon était située très haut dans les paysages-mondes du 16e siècle, elle est considérablement abaissée dans les

Paulus Potter, le taureau, 1647

 paysages hollandais et flamands du 17e. Il en résulte que le ciel et les nuages couvrent une proportion importante du tableau.

Voir L'art du paysage   pour une étude plus appofondie.

 

 

 

Un paysage idéal et classique

 

_Gellee_port_au_soleil_couchant-_

Les deux grands paysagistes français du XVIIème s., Nicolas Poussin et Claude Gelée (surnommé le Lorrain)  se fondent sur une nature qui d'une part évite la banalité, le vulgaire -comme peuvent le faire les peintres du Nord- et en même temps refuse de se laisser guider par une imagination trop libre: si le Port au soleil couchant de Claude Gelée est  constitué de divers éléments réels, il est surtout considéré pour sa lumière et une composition très stricte qui mène l'oeil au point le plus lumineux, lui fait subir un contre-jour presque éprouvant qui l'oblige à un effort pour distinguer la vie qui s'anime au premier plan, les mâts (démesurément longs, disent les spécialistes) à droite opposés au monuments massifs à gauche, les ondulations de l'eau sous un ciel immobile.

 

Hubert robert; La Grande galerie du Louvre en ruine

 

 L'esprit classique s'oppose au débordement des "Caprices" où l'imagination est débridée comme dans cette toile d'Hubert Robert de 1796 intitulée Vue imaginaire de la grande galerie du Louvre en ruine. Mouvement qui annonce la nostalgie romantique des ruines et la méditation sur le temps qui s'écoule.

 

 

 

 

 Et moi, et moi, et moi , etc.

caspar-david-friedrich- 1817-18

 Avec le romantisme, le Moi prend toute sa mesure: plus question de représenter la réalité, comme le voulaient les "vedute". La nature est le support d'un paysage intérieur... parfois énigmatique. Le tableau de Friedrich (1818), Voyageur contemplant une mer de nuages met le spectateur dans la même position que le personnage anonyme  représenté de telle sorte que chacun puisse s'y reconnaître.

La force de l'oeuvre réside dans les forts contrastes entre le clair et l'obscur, la masse des roches et le vaporeux des nuages, l'effet de perspective donné d'abord par des plans parallèles selon les contrastes indiqués puis par deux diagonales qui se rejoignent au milieu de la poitrine du personnage qui occupe le centre du tableau.

Il pense à l'infini, à la mort, à l'amour perdu ou à l'écharpe, tricotée par sa mère, qu'il aurait dû prendre pour se couvrir la gorge...

Friedrich donne toute sa place aux spectateurs qui détiennent chacun le sens qui lui convient. L'art moderne puis contemporain s'en souviendront.

Sur le Moi, sa gloire et ses malheurs, on pourra lire les articles sur l'Individu et sa liberté en six épisodes. 

 

 

 

Turner, Paysage avec une rivière et une baie, 1835La lumière avant tout!

 

Turner_-_Pluie, vapeur et vitesse, 1844-_National_Gallery_file

Bien avant les peintres impressionnistes, l'Anglais William Turner s'empare de la lumière pour en faire le sujet du tableau.

Le titre de l'oeuvre présentée à gauche -Pluie, vapeur et vitesse- est significatif de l'intérêt de Turner pour les éléments qui dominent sa vision au détriment du train qui passe au-dessus de la Tamise et qui n'apparaît qu'en sous-titre : The great western Railway. L'impalpable qui modifie la réalité et qui change à chaque instant est bien ce qui importe.

 

 

Monet_impression_soleil_levant-1872

Claude Monet et les peintres impressionnistes vont s'attacher à saisir ce

Monet , les meules, fin de l'été1890-91_Oil_on_canvas,_60_x_100_cm_(23_5-8_x_39_3-8_in),_The_Art_Institute_of_Chicago

moment fragile où la lumière donne une réalité fugace à l'objet qu'elle touche. Un journaliste voulant ironiser sur le nom du tableau Impression, soleil levant, lancera le terme "impressionnisme" qui connaîtra la gloire que l'on sait.

Georges_Seurat La Seine à la Grande jatte, 1888

 

 

 La touche de peinture est visible, juxtaposant des tons différents qui produisent l'effet d'un certain tremblement de la forme. Touches qui se mélangent quand le spectateur recule et prend ainsi l'initiative d'une vision différente du tableau. 

Dans le grand débat qui oppose les dessinateurs aux coloristes, chacun défendant l'importance de la ligne et du dessin ou de la couleur et de la touche visible, les peintres impressionnsites ont bien fait leur choix. Certains, comme les pointillistes, allant jusqu'à casser la ligne au profit de petites  touches multiples.

  

 Recompositions 

Le paysage a suivi les transformations proposées par l'art moderne. On se limitera à trois exemples !

Nicolas de Stael, La Plage à Agrigente, 1954

 

La plage de Nicolas de Stael, si simpl, si "naturelle" et pourtant si complexe.  Elle oppose des couleurs chaudes et froides tout en refusant de choisir entre entre l'abstraction des formes, les aplats des trois  couleurs primaires et le réalisme du contenu: les rochers, la perspective vers la mer. Même si le peintre évite à la fois les (trop?) traditionnelles techniques de la"perspective géométrique" et   de  la "perspective atmosphérique" qui embrume les contours dans les lointains.

Sur la perspective géométrique, on trouvera ici quelques exemples simples, d'autres qui le sont moins... 

 

 

 

 

david Hockney Pearlblossom Highway, 1986

 David Hockney, peintre et photographe propose ici un collage photographique 'drawings with camera) de plusieurs dizaine de photos prises avec un Polaroïd.

 

 

 

 

 

 

 Retour de la nature dans le paysage

  

Robert Smithson, Spiral-jetty- 1970

 Le land art s'intègre dans la nature dont il entend faire partie... tout en préservant au moins temporairement son intégrité : voir l'article Wikipedia sur le destin de Spiral Jetty.

"Spiral Jetty est une œuvre qui prend la forme d'une spirale de 457 m de long1 et de 4,5 m de large, s'enroulant dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Elle est constituée de boue, de cristaux de sel, de rochers de basalte, de bois et d'eau, cette œuvre est située au nord-est du Grand Lac Salé près de Rozel Point à Salt Lake Utah

 

 

 Devant la diversité infinie des oeuvres , on choisira, pour conclure, la facilité en  reprenant cette phrase de David Hockney: "La beauté n'est pas dans les choses, elle est dans le regard".  

Citation qui illustre la liberté du spectateur dont on parlait à propos de Friedrich. Ce tableau  de Nicolas de Staël en fournira un exemple où se superposent érotisme et alpinisme, nu et paysage

 

de Staël- nu couché bleu, 1955

 

 

Remarques:

 

Sur le jeu des couleurs, on pourra voir le cercle chromatique dans Le Portrait (Episode 2)

 

Quant à ceux qui croient confondre ton et teinte, qu'ils se rassurent: les spécialistes disent tout et son contraire. Voir ici

On se contentera des points suivants, empruntés au dictionnaire mis en ligne  par le CNRS et l'Université de Lorraine :

 Teinte

"PEINT.  Couleur résultant du mélange de plusieurs couleurs (p. oppos. à couleur pure).  Teinte rougeâtre, violacée, bleutée, blanc-jaunâtre, gris-rosé.

 Ton

PEINT. et domaine des couleurs. ,,Degré d'intensité d'une couleur. On parle de tons clairs ou de tons obscurs; de tons chauds (proches du rouge) ou froids (proches du bleu); de tons neutres (dont les nuances atténuées font valoir d'autres tons), de tons rompus dont l'intensité est atténuée`` (NÉR. Hist. Art 1985). Synon. couleur, nuance, teinte.  Ton(s) criard(s), doux, franc(s), gai(s), grisâtre(s), monotone(s), pastel(s), riche(s), sourd(s), vigoureux; tons bruns; éteindre les tons; passé de ton; gamme de tons; tons différents, d'une même couleur."

 

Il est gênant que "teinte" soit proposé comme synonyme de "ton"!

 

En simplifiant, on distinguera donc

-la couleur pure qui sort de son tube,

-la teinte produite par le mélange de couleurs,

-les différents tons d'une teinte.

 

Pour les amateurs acharnés, voir l'article Ton et teinte.

 

 

 

 

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