Les genres Episode 1 Vue générale

Les genres    Episode 1 Vue générale

Que montre un tableau ? 

Le peintre, surtout aux siècles classiques -XVIIème et XVIIIème s.- ne peint pas toujours ce qu’il veut. Outre le fait qu’il répond à une commande précise de la part d’un prince, d’un évêque, d’un particulier qui a des exigences précises, il doit s’inscrire dans un genre bien défini. Lequel déterminera d’ailleurs la somme qu’il sera en droit d’exiger. Le portrait du roi sera mieux rémunéré que la représentation d’un bouquet de fleurs…

Le choix d’un genre détermine au XVIIème s. l’admission du peintre à l’Académie. Une fois admis, il ne pourra plus changer de genre, si on peut dire !

La tradition dénombre cinq genres qui cependant n’organisent pas toutes les sujets imaginés par les artistes. Le trompe-l’œil par exemple n’a jamais été considéré comme un genre autonome. Par contre au XVIIIème s. la fête galante l’est devenue pour rendre hommage à Watteau ! 

On aura compris que cette catégorisation n’a qu’une valeur indicative. Elle tombera en désuétude au XIXème siècle. On se permettra d’ajouter le nu et la représentation du pouvoir.

Le genre le plus respecté est la peinture d’histoire parce qu’il met en scène des personnages historiques, religieux, mythologiques et que sa portée est morale et doit élever l’âme par la contemplation de scènes héroïques, émouvantes…L’artiste doit faire preuve de toutes les qualités qui définissent les genres moins « nobles » : non seulement il a la culture indispensable, mais aussi la maîtrise de la figuration -ses portraits sont ressemblants- de la composition, de l’harmonie des couleurs etc. C’est le « grand genre » par excellence.

Le second genre le plus renommé est le portrait. Il doit non seulement évoquer un individu, mais aussi le faire avec une certaine élégance, en gommant, par exemple, les petits défauts de la peau, les rides… 

On appréciera de plus en plus que le peintre sache aller au-delà du réel et que son portrait suggère l’esprit du sujet. Sa place éminente se justifie également par le fait que ce sont d’abord les rois, les saints, les papes qui sont peints puis, dans les pays protestants du nord surtout, les membres de la bourgeoisie.

La scène de genre évoque la vie quotidienne, familiale, les scènes de la rue, l’estaminet où l’on boit et fume et plus si affinités… 

Le paysage est d’abord un arrière-plan qui remplit le tableau et s’accorde avec son sujet. Au cours du Moyen-Age, les peintres se préoccupent de donner un décor plus naturel à leur scène : fleurs, arbres et plantes diverses... A partir de la Renaissance, le paysage devient un genre autonome.  

La nature morte témoigne de l’intérêt des peintres pour le réel. L’art descend du ciel et expose des objets du quotidien, des fleurs… qui vont parfois jusqu’à l’illusion et s’approchent du trompe-l’œil.  Au milieu du XIX ème s, la nature morte sera l’objet d’expérimentation qui mèneront à l’art moderne.

Le nu est constamment présent depuis l’art des cavernes jusqu’à nos jours. Il a constamment évolué, a servi de critère du Beau, comme d’objet de désir ou de répulsion, de symbole d’innocence tout autant que d’agent provocateur. Il a utilisé tous les supports matériels en deux et trois dimensions ou même le support humain, comme pochoir ou encore en mouvement, l’artiste faisant corps avec son sujet !

Quant au pouvoir, quel qu’il soit, il a utilisé abondement le soutien que pouvaient lui fournir les œuvres d’art. Les exemples abondent  depuis la représentation des pharaons, des empereurs romains ou byzantins, des papes, jusqu’aux photographies officielles des présidents de la République, sans oublier les mises en scène du pouvoir que sont les défilés quasiment chorégraphiés, les monuments innombrables…

Mais l’art ne dépend pas d’une idéologie et la critique politique emprunte les mêmes moyens -affiches, caricatures, tableaux, etc. Tous les arts sont ici concernés :architecture,  littérature, musique, théâtre…

Episode 2: La peinture d'Histoire. Des grandes batailles au trou noir